Supporter 3.0 : comment suivre un match en 2040

Depuis son canapé ou les tribunes, le supporter du futur utilise la réalité virtuelle et augmentée.  Image générée par intelligence artificielle. Image générée par intelligence artificielle.

Casque VR, votes, tribune virtuelle, statistiques en surimpression… En 2040, l’expérience des supporters aura changé de visage. Certaines technologies sont déjà testées ou déployées. Voici à quoi pourrait ressembler une journée de match.

PSVR2, Quest3, HTC Vive Pro 2, ces noms ne vous disent peut-être rien. Pourtant, d’ici quelques années, beaucoup posséderont l’un de ces casques de réalité virtuelle. Imaginez en 2040, à deux heures du coup d’envoi de la finale de votre compétition préférée, depuis chez vous, vous enfilez votre casque de VR (réalité virtuelle) et plongez dans les coulisses de la compétition. En 2022, 9,6 millions de ces accessoires ont été vendus selon CCS Insights. Rien que pour l’année prochaine, les estimations de vente montent à 67 millions d’unités. 

Comme dans la Bluezone mise en place lors de l’Open d’Australie 2025, le supporter suit alors les échauffements, écoute les discours d’avant match et se promène dans les couloirs du stade pour assister aux interactions entre joueurs et officiels de la rencontre. Il divise son écran : d’un côté, les backstages, de l’autre, un brief interactif avec statistiques d’avant-match, forme des joueurs et météo. 

Pendant ce temps, d’autres fans rejoignent le stade, le vrai. À l’entrée, plus besoin de billet. Avec le système “Go-Ahead Entry”, les spectateurs du futur regardent simplement une caméra à reconnaissance faciale. Sur place, un réseau 5G privé et une application leur indique où sont leurs sièges, les boutiques et les buvettes. Quelques minutes avant le début de la rencontre, les fans sont sollicités. Sur leur téléphone, ils choisissent la musique et les couleurs utilisées pour le show d’avant-match. 

La reconnaissance faciale : un outil qui ne fait pas l’unanimité

Quand ils achètent une place pour voir les Mets, l’équipe de baseball de New York, les spectateurs entrent les informations de leur carte bleue et … un selfie. Fini les billets, place à la reconnaissance faciale. Une manière de “gagner du temps” selon la ligue locale. En France, aujourd’hui, c’est tout simplement interdit d’avoir recours à cette technologie. En 2021, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a adressé un avertissement à un club sportif qui expérimentait un système de reconnaissance faciale pour identifier les personnes “faisant l’objet d’une interdiction commerciale de stade”. Un projet non conforme au RGDP et à la loi Informatique et Libertés selon la Commission.

Une expérience ultra-personnalisée

Le match commence. Depuis son confortable canapé, le supporter ouvre Xtadium, l’application de visionnage sportif en réalité virtuelle développée par Meta. Il choisit son point de vue : drone, caméra latérale, immersion à la place du banc de touche ou du joueur avec des caméras embarquées. Grâce à son mode Watch Party, déjà utilisée depuis quatre ans par la NBA, il rejoint d’autres avatars pour réagir sur le match, comme il le ferait en tribunes. 

Dans les tribunes, justement, l’expérience spectateur a évolué grâce à la start-up française Immersiv.io, spécialisée dans l’intégration de données sportives en réalité augmentée. Elle a développé une application qui permet aux supporters de superposer des informations interactives sur le terrain et les joueurs en direct : vitesse, nombre de passes réussies, kilomètres parcourus… Une manière d’attirer un public plus jeune qui consomme le sport sur plusieurs écrans et cherche à mieux le décrypter, comme lors du Tournoi des Six Nations 2024 en Irlande ou avec la Bundesliga (Ligue de football allemande).

Le supporter devient acteur

Le fan n’est donc plus passif, il analyse, il débat, il vote. Certaines compétitions surfent justement sur ce désir d’interaction. C’est le cas de la Formule E qui proposait jusqu’en 2022 à ses fans d’offrir des virtual boosts à leurs pilotes préférés et d’influencer le cours de la course. La Kings League est également née de ce constat. Pour l’international espagnol Gérard Piqué, les fans de football traditionnel « n’ont absolument aucun mot à dire sur les décisions prises, l’entrée de leur équipe dans de nouvelles compétitions, les horaires des matches ou les règles ».

Le règlement de cette compétition créée en 2022, et dont la branche française a été lancée cette année, a été réalisé en collaboration avec les fans qui ont voté jusqu’à la couleur de la pelouse et le lieu de la finale pour l’édition espagnole. Un succès unanime puisque le match inaugural s’est joué à Barcelone dans un Camp Nou sold-out (92 000 places !) et qu’en moyenne 534 000 spectateurs se connectent pour chaque match sur la plateforme Twitch.

Dès le coup de sifflet final, des vidéos sur les temps forts de la rencontre générées par l’IA sont disponibles. L’an dernier, le LOSC, suivant les pas du club de foot de Tottenham et le Championnat italien, a officialisé un partenariat avec la société WSC Sports qui en a fait son cœur de métier. Une réponse au besoin des supporters de personnalisation et de rapidité qui n’est pas prêt de s’arrêter de croître.

Le règlement de cette compétition créée en 2022, et dont la branche française a été lancée cette année, a été réalisé en collaboration avec les fans qui ont voté jusqu’à la couleur de la pelouse et le lieu de la finale pour l’édition espagnole. Un succès unanime puisque le match inaugural s’est joué à Barcelone dans un Camp Nou sold-out (92 000 places !) et qu’en moyenne 534 000 spectateurs se connectent pour chaque match sur la plateforme Twitch.

Dès le coup de sifflet final, des vidéos sur les temps forts de la rencontre générées par l’IA sont disponibles. L’an dernier, le LOSC, suivant les pas du club de foot de Tottenham et le Championnat italien, a officialisé un partenariat avec la société WSC Sports qui en a fait son cœur de métier. Une réponse au besoin des supporters de personnalisation et de rapidité qui n’est pas prêt de s’arrêter de croître.

Juliette Vieban


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